Me rattraper

11 octobre 2011 Comments Off


L'automne est arrivé d'un coup, la ville infiniment connue est recouverte d'une pellicule fine de pluie, de cendres, de nature morte, de feuilles rouges dans l'aube éthérée. Les nuits sont noires mais encore chaudes, je marche en essayant de chercher l’interrupteur d'une lumière nouvelle. J'ai bon espoir mais il est tard et je suis seule sous les arbres tous dépouillés du parking Lidl, ma main est aussi vide que tout le reste.  De septembre, il n'y a rien à dire, le rendez-vous n'a pas été manqué. Ce n'était pas ce à quoi je m'attendais, autant avancer. J'ai une robe bleue enserrant ma taille, qui laisse en transparence un corps qui s'épanouit dans l'ombre. J'ai quelques petites incisives de toi plantées dans mon bras, morsures de vie jolie. Plaies plus que vives.

A Waterstones, il y a quelqu'un qui m'a dit : 
Lance ton cœur et cours pour le rattraper. 
Alors je dévalise l'intérieur de moi, je défonce les portes, détapisse les murs au papier peint de fleurs bleues et de glycines, ôte le carrelage et arrache quelques lattes de parquet. Dans le jardin je déterre des bouts de moi mis en bière depuis quelques années, des bouts que tu pressens, certains morceaux que tu connais, des parts que j'ai oubliées.

Je ne marche plus vers toi, je cours,
Mais de l'autre coté.
Avec mes jours les plus heureux en bagage, la mer,
Avec cet espoir, de me retrouver quelque part entière 
N'importe où sur terre.

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