Archive for octobre 2011

28 octobre 2011 Comments Off

Mon cœur coupé en deux, pomme ouverte dont le trognon pourrit désormais dans ta peugeot 107 en périphérie de Valenciennes. Mon cœur trône sur le plan de travail de la cuisine, à coté des poivrons hachés et des petits oignons. Garde les morceaux, de toute façon, le reste part à la benne. Je nous ai recroisées sur cette place qui portait dans son nom del sol et c'était vraiment le soleil dans ma vie. Je ne nous voyais pas dans l'éternité mais je pensais qu'on allait faire un certain chemin ensemble. Tu te moquais doucement de moi, mais tu sais, on ne se rencontre qu'une seule fois.

Un goût très amer monte dans ma bouche quand je me souviens de ton dernier baiser sur le chemin de la gare de Montpellier-Saint Roch. Depuis tu n'as fait que perdre en sincérité. Depuis je me démunis. Il n'y a eu que des virus humains qui me sont montés dessus, il n'y a eu que des bacilles avides de mon système tout vide. Il n'y avait rien en moi nulle part; il n'y a eu que des inconnus que je n'avais pas envie de connaître autant que toi. Je n'ai vécu dans ce désert sentimental que dans l'espoir de te retrouver.

Automates humains

20 octobre 2011 Comments Off

Le soleil éclaire de manière brutale les dalles de béton, mais le froid est mordant. L'automne a été beau et court, encore amouraché à l'été. Sur un nouvel itinéraire pris pour changer ma journée, un téléviseur en vitrine passe en boucle des images d'affrontement au moyen-orient entre deux snacks turcs, et une petite ballerine attend sur pointes qu'on vienne l'emmener au cours de danse. La valise est déjà faite, il y a si peu à emmener, alors nous trainons paisiblement les cafés.

Je fais l'oiseau migrateur entre deux rayons, hors système temporaire. J'observe les vies des autres, je te peins dans ma tête. Ce fourmillement de foule et de néons, ville et vie lointaine, mon existence future et la tienne actuelle. Au passage piéton, je fais partie de ce millier de gens qui traversent avec une main qui se balance, artefact vide, doux et gelé. Au détour de certaines rues je me surprends parfois à espérer.


Me rattraper

11 octobre 2011 Comments Off


L'automne est arrivé d'un coup, la ville infiniment connue est recouverte d'une pellicule fine de pluie, de cendres, de nature morte, de feuilles rouges dans l'aube éthérée. Les nuits sont noires mais encore chaudes, je marche en essayant de chercher l’interrupteur d'une lumière nouvelle. J'ai bon espoir mais il est tard et je suis seule sous les arbres tous dépouillés du parking Lidl, ma main est aussi vide que tout le reste.  De septembre, il n'y a rien à dire, le rendez-vous n'a pas été manqué. Ce n'était pas ce à quoi je m'attendais, autant avancer. J'ai une robe bleue enserrant ma taille, qui laisse en transparence un corps qui s'épanouit dans l'ombre. J'ai quelques petites incisives de toi plantées dans mon bras, morsures de vie jolie. Plaies plus que vives.

A Waterstones, il y a quelqu'un qui m'a dit : 
Lance ton cœur et cours pour le rattraper. 
Alors je dévalise l'intérieur de moi, je défonce les portes, détapisse les murs au papier peint de fleurs bleues et de glycines, ôte le carrelage et arrache quelques lattes de parquet. Dans le jardin je déterre des bouts de moi mis en bière depuis quelques années, des bouts que tu pressens, certains morceaux que tu connais, des parts que j'ai oubliées.

Je ne marche plus vers toi, je cours,
Mais de l'autre coté.
Avec mes jours les plus heureux en bagage, la mer,
Avec cet espoir, de me retrouver quelque part entière 
N'importe où sur terre.

Indian summer

1 octobre 2011 Comments Off


La ville sur le fil, l'eau et sa surface éclaboussée d'oies sauvages et de petits cailloux.
Dormir entre les feuillages, préparer l'horizon, le dessiner,
Dans les bars, les terrasses sont encore illuminées, avec elle la promesse d'un soleil différent
Le même astre, mais d'un autre coté, le même ciel, mais sous d'autres nuages
Sans plus espérer, agir, la mutation est belle,
Refleurir en automne.